Nous venons à peine de quitter Sandra, Lucie et Damien que nous atterrissons déjà à Guatemala City.
Il règne dans la ville un climat festif dû à l'organisation d'une course à pied. Les routes sont fermées et sur les trottoirs groupes de musiques, dj et majorettes se succèdent. 
Voilà un accueil chaleureux dont nous nous réjouissons ! On aurait bien couru avec eux :-)

Le lendemain, on rejoint Antigua, une petite ville coloniale pleine de charme qui respire la joie. Avant pâques, parents, enfants et voisins ornent les ruelles pavées de fresques en pétales de fleurs et sciures de bois colorées.

Il y a autour de cette ville de nombreux volcans dont certains sont encore actifs. On pensait en avoir fini avec le dénivelé mais c'est plus fort que nous ! On se lance dans l'ascension du volcan Acatenango avec dans nos sacs : tente, habits pour le froid, eau et nourriture pour les deux jours. 1500 mètres de dénivelé avec 15 kg sur le dos, on s'en souviendra ! Mais ce qui restera à jamais gravé dans nos mémoires, c'est la vue imprenable sur le volcan Fuego en éruption face à notre campement. Toutes les cinq minutes, des geysers de lave incandescente transpercent la nuit noire avant de retomber sur les paroies, le tout dans un bruit assourdissant. 
Nous sommes 14 autour d'un feu de camp et restons sans voix devant ce spectacle envoutant, hypnotisant. Difficile de trouver le sommeil quand à chaque déflagration, le sol tremble et nous rappelle que nous sommes bien peu face à l'immensité et la puissance de la nature...

Malheureusement, le retour à la réalité sera difficile puisque l'on découvrira, une fois redescendus, que nos deux cartes bancaires ont été piratées. Alors qu'on avait la tête dans les nuages, des malfaiteurs se servaient sur nos comptes en banque depuis le Pérou...

Il est temps de rejoindre Lanquin, village reculé dont l'accès par des pistes se mérite, dix heures de bus par une chaleur de plomb.
Dans cette zone peu connue se trouvent les piscines naturelles de Semuc Champey. On s'y rendra entassés à l'arrière d'un pick-up de locaux. Eaux cristallines et cascades donnent à ce lieu un air de paradis...
Si le décor est idyllique, notre moral est sombre. Nous n'avons bientôt plus de Quetzales (monnaie locale) et aucune banque n'accepte de changer nos dollars pour une raison bien obscure... Nous avons des billets de 20 $ et ils ne prennent que ceux de 50 ou de 100 $. On a cru dans un premier temps à une caméra cachée mais malgré de nombreuses tentatives, dans les banques, les bureaux de change et même dans la rue, personne ne voudra de nos billets de 20$.
On passe donc en mode économique soit un repas de pâtes par jour. Nous voyant dépités, le gérant de l'hôtel nous offrira des bananes, baissera le prix de notre chambre et nous aidera à trouver les billets de bus les plus économiques possible. 
Ça fait du bien mais on est toujours pas tirés d'affaires.

Flores, une petite île sur un lac, sera la dernière étape de notre semaine au Guatemala. Là encore, le trajet sera long et éprouvant... On découvrira amusés que nos triangles de pré-signalisations pour avertir d'un danger sont ici des branchages posés en travers de la route. Notre espagnol s'améliorant petit à petit, on pourra discuter avec le chauffeur. Il nous expliquera que les plantations de café que l'on traverse appartiennent à des Allemands et que toute la production part à l'exportation. On comprend donc mieux pourquoi il est si difficile de déguster du bon café en Amérique Centrale...
Au fil du voyage, on dira au chauffeur que l'on vient de région Parisienne. Avec un air grave, il nous répondra que Paris est une ville très dangereuse !
De même qu'avant d'arriver au Guatemala, nombreuses sont les personnes qui nous ont alerté sur les risques de ce pays. 
Une fois de plus, on peut se poser la question de ce que véhiculent les médias?

Au final, après 8 mois de voyage, notre côté débrouillard et de précieux coups de pouce de la France nous permettront de poursuivre notre périple même sans carte de crédit.
Mais du coup, on ne fera que traverser le Belize pour rejoindre le Mexique, bien moins onéreux et tout aussi merveilleux...