Après une dernière nuit dans notre hôtel miteux de Nukus (checkout un peu tendu car nous leur donnerons seulement 150000 soums pour la seconde nuit au lieu de 180000 négociés la veille compte-tenu de l'état de la chambre et du quartier) nous rejoignons la gare à pieds (2km)... C'est toujours quand on cherche un taxi qu'on en trouve pas! 
Départ à 10h20, arrivée prévue le lendemain à 7h30.
Expérience insolite durant ces 20 heures de voyage pour les 2 seuls Européens du wagon, voir du train.
On se dit au départ que ça va être long, très long... Les bagages s'entassent, les voyageurs de tous âges s'accumulent, sans compter les nombreux vendeurs, notamment de poissons fumés laissant derrière eux une odeur nauséabonde.
Finalement nous voilà progressivement intégrés à ce petit monde qui s'organise. Les gens nous regardent, nous parlent, puis nous donnent à manger, à boire, et finissent par rejoindre notre partie de poker avec des graines de tournesol en guise de jetons. Même les enfants semblent passionnés par ce tripo improvisé.
On ne voit pas le temps passer, et on a la chance d avoir des couchettes hautes pour se réfugier au calme et s'éloigner un peu de l'effervescence du rez-de-chaussée lorsqu'une pause s'impose.

Arrivée à Tachkent au petit matin.
Une superbe auberge de jeunesse nous attend (Sunrise Caravan Hostel à 20$ la nuit) bien située et tout confort.
Ces 6 jours de repos dans la capitale nous permettent de préparer la suite de notre voyage au royaume de Gengis Khan, et de prendre un peu de bon temps (parc aquatique, restaurants raffinés, siestes quotidiennes....). On commence à se sentir comme chez nous en Ouzbekie ^^

On retiendra de ce joli pays :
- de gros contrastes, par exemple au niveau de la discipline : d'un côté la police est omniprésente et les contrôles de passeports et sacs sont quotidiens, même pour rentrer dans un parc, et d'un autre côté c'est la jungle sur la route, dans les files d'attentes, à la caisse du supermarché....

- Rares sont les Ouzbeks souriants, mais ça ne les empêche pas d'être sympa et généreux.

- Aucune insécurité, que ce soit dans les lieux touristiques ou dans les petites ruelles sombres en pleine nuit.

- Tout le monde s'improvise taxi. Nous n'avons pris que très rarement des taxis officiels. Mieux vaut négocier le prix avant de partir mais ils sont plutôt honnêtes. La plupart des véhicules sont des Chevrolet blanches roulant au gaz, l'essence et le gazole étants apparemment en voie de disparition au profit de cette énergie largement présente sur place. Au début ça surprend quand le chauffeur nous demande de descendre de sa voiture... En fait c'est juste une mesure de sécurité pour aller faire le plein.

- Niveau culinaire, tout est à base de viande et de morceaux de gras. Le grand pain rond tout sec fait parti de la base d'un repas Ouzbek. Pas toujours facile de dénicher un plat raffiné en dehors des restaurants touristiques.

- Les villes de Boukhara et de Khiva restent de magnifiques souvenirs à taille humaine, joliment restaurées et témoins d'une riche histoire. Samarquande possède moins de charme à notre goût, mais le quartier du Régistan n'en est pas moins grandiose.

- La différence entre le taux de change officiel et le marché noir restera pour nous une énigme... Ce qui est sur, c'est que le marché noir est très avantageux même si nous n'étions pas fier de confier 1000$ à un inconnu dans une petite ruelle populaire de Tachkent, et de le voir disparaître au loin. Heureusement, il reviendra au bout de 10 minutes avec un gros sac en papier beige remplit d'environ 2kg de billets de banque. Nous ne recompterons pas... Nous ferons confiance.