Nous avons une fois de plus très bien vécu ces 24 heures de bus vers Salta, grand confort et une bonne nuit de sommeil.
À l'auberge de jeunesse nous rencontrons très vite plusieurs francophones et apprenons rapidement que les bus pour le Chili sont pleins pour les 10 jours à venir... la poisse !!! Mais il semblerait que les paysages de la Bolivie sont tout aussi grandiose, alors on passe au plan B : cap vers le nord avec tout de même une petite amertume.

Avant de poursuivre notre route, on profite d'une soiree dans la jolie ville de Salta et d'une magnifique excursion au cœur des Andes flamboyantes autour de Cafayate, durant laquelle on sympathise avec Dario et Damien, 2 adorables argentins qui nous font découvrir la glace au vin (blanc et rouge). 
Au passage, la dégustation de délicieux vins Argentin durant l'excursion nous donne un petit air de chez nous et réjouit nos papilles.

Il est temps à présent de quitter Salta direction Tilcara, petite étape de seulement 3 heures de bus et dernière escale avant la frontière Bolivienne. Un taxi vient nous récupérer à l'hôtel sous des trombes d'eau. Les rues de Salta sont de véritable torrents et on n'imagine pas encore ce qui se passe non loin de la.
Embarquement réussi, mais après 2 heures de route notre bus s'arrête soudainement à un barrage de police. On nous annonce 2-3 heures d'attente, rien d'inquiétant au premier abord.

En réalité, à quelques centaines de mètres devant nous, des pluies diluviennes ont tout ravagé sur leur passage. Un glissement de terrain à emporté les maisons, plus de 1000 personnes sont évacuées et les dégâts sont très importants, mais nous apprendrons tout cela bien plus tard.

Apres 5 heures d'attente, le bus fait demi-tour pour rejoindre la gare routière la plus proche. Tout le monde espère encore rallier Tilcara dans la soiree mais on finira par rentrer à Salta le lendemain matin après une nuit plutôt inconfortable. En effet, contrairement aux bus de nuit, celui-ci n'est pas prévu pour dormir.
En plus, l'Argentine c est pas la France... Aucun repas de servit durant ces 26h, peu d'information, et nos billets ne nous seront même pas remboursés.
Seul un petit concert improvisé par une troupe de saltimbanques nous mettra du baume au cœur jusqu'à ce que la police s'en mêle.

On prend malgré tout cela avec philosophie car notre peine est bien moindre comparée aux habitants de la région qui ont tout perdu.

La question est maintenant comment poursuivre notre route? Quel va être notre plan C?
Il est midi et on traîne lamentablement dans la gare routière de Salta en essayant de communiquer avec les compagnies de bus, les touristes se trouvant dans la même impasse que nous et les locaux. Peu de gens parlent anglais. On cherche également des billets d'avion mais le casse-tête persiste. Quand soudain, on déniche par miracle sur internet 2 billets de bus pour le Chili pour le soir même à 1 heure du matin.

Victoire et regain d'énergie! On s'assure tout de même que les inondations ne perturbent pas ce trajet vers l'ouest, et tout le monde a l'air confiant, aussi bien la compagnie que le site de vente internet. 
L'attente est longue jusqu'au milieu de la nuit, mais on sait que la récompense sera au rendez-vous.

L'heure fatidique arrive enfin et on cherche désespérément notre bus. En vain. Cette fois, les gens de la compagnie n'ont plus du tout le même discours et nous affirment avec condescendance qu'il ne peut pas y avoir de bus pour San Pedro d'Atacama puisque la route coupée assure à la fois la liaison vers le nord et vers l'ouest. Cerise sur le gâteau, 2 anglais ayant achetés leurs billets il y a 1 mois sur le même site, ont les mêmes numéros de sièges que nous. Comme dirait Terminator : "reste cool sac à merde" !

Après quelques démêlés houleux avec la compagnie, il est 2 heures du matin et on se résigne à partir en quête d'une chambre d'hôtel. L'accueil n'est pas des plus chaleureux, mais il y a l'essentiel : une douche et un lit.

Entre les hôtels réservés pour rien au Chili et en Bolivie, les billets de bus achetés et le temps perdu, la facture commence à être salée... On ne s'attardera pas sur bon nombre d'anecdotes à la fois inédites, drôles et pathétiques, mais l'accumulation de contrariétés à quelque peu ternie notre bonne "première impression" du pays...

On doit bien l'avouer, cette fois on est au bout du rouleau, blasés, en fin de vie... "Hasta la vista, Baby!!!"